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Le canal de Nantes à Brest

L’histoire du Canal ou plutôt du projet de canalisation de l’Aulne entre Brest et Carhaix remonte au 17ème siècle. Souvent ressorti des cartons, il ne fut jamais réalisé.

 

Il faudra attendre le tout début du 19ème siècle et le blocus de Brest par les Anglais, pour convaincre Napoléon de l’intérêt de débloquer Brest par l’arrière pays. Le projet définitif de canalisation entre Brest et Nantes voit le jour le 11 janvier 1810. C’est un projet colossal qui démarre de Port-Launay. Long de 385 km, le canal compte 238 écluses, de Port-Launay à Nantes.

La partie finistérienne du Canal de Nantes à Brest jusqu'à Carhaix comporte 46 écluses pour 81 km. Le Canal sera ouvert à la navigation sur toute sa longueur en 1835. L’inauguration de l’écluse de Guilly-Glas aura lieu en août 1858 par Napoléon III, lors de son voyage en Bretagne avec l’Impératrice Eugénie. Cette écluse remplace l’écluse n°1 de Port-Launay qui était située en face de l’hôtel restaurant «Le Bon Accueil» (détruite ultérieurement). Un creusement du bassin de Guilly-Glas à Châteaulin permettra la remontée jusqu'à cette dernière de bateaux à plus fort tirant d’eau.

 

Le canal, créé à des fins militaires et stratégiques ne servit jamais à cet effet.

 

Les Châteaulinois attendaient beaucoup du canal et espéraient que les affaires allaient prospérer. Mais le trafic resta médiocre jusque dans les années 1860. Plusieurs handicaps majeurs réduisirent son rôle économique : des méandres, des pentes, des écluses trop nombreuses.

Néanmoins, entre 1870 et 1890, la situation s’améliore. Le transport s’organise, une batellerie digne de ce nom se constitue… de sérieuses améliorations sont apportées aux écluses. Les péniches collectent tout au long du parcours les produits agricoles (grains de blé noir, seigle, avoine…) qui partent par cargaison entière de Port-Launay vers Bordeaux et Nantes. La Bretagne intérieure fournit du bois… Après 1830, le transport des ardoises extraites des carrières situées en amont de Châteaulin est désormais possible. Les ardoisières de Lothey, Gouézec, Saint-Goazec prennent ainsi de l’essor…

Le canal, grâce au transport des amendements calcaires, a permis le développement de l’agriculture…

 

Mais cette prospérité relative apportée par le canal fut de courte durée. La concurrence du train, l’amélioration des routes allaient entraîner inexorablement le déclin du transport maritime. Le barrage de Guerlédan lui portera un coup mortel (1923-1930).

Il n’en demeure pas moins que le canal aujourd’hui a gardé tout son charme avec ses écluses et son chemin de halage très bien entretenu, propice aux promenades et aux rêveries sur le bord de l’Aulne. Le tourisme fluvial peut dès lors s’y développer grâce au canoë-kayak ou à l’aviron.

Depuis 1973, le canal est géré par le Syndicat Mixte d’Aménagement Touristique de l’Aulne et de l’Hyères (SMATAH). Il a pour mission d’assurer l’exploitation de la voie d’eau et l’exécution des travaux d’entretien et d’aménagement sur le Canal de Nantes à Brest dans sa partie Finistérienne.

 

 

Pour en savoir plus :

 

Guy Leclerc, « Le canal de Nantes à Brest dans l’Histoire de Châteaulin », plaquette réalisée par le S.I.O.T. de Châteaulin, décembre 1977.

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