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Le costume

Le nom de "Rouzig" a été donné à l'habitant de Châteaulin et de toute la basse vallée à cause de la couleur de l'étoffe utilisée au 19ème siècle pour confectionner les vêtements, des hommes en particulier. Cette étoffe, la berlingue, fabriquée à la maison à base de fil ou de coton et de laine de mouton, n'était pas teintée et gardait donc une couleur brun-roux ("rouzig" en breton).

 

A cette époque, le paysan portait un gilet tenu par une ceinture en cuir blanc avec boucle et plaque de cuivre. Le pantalon court et étroit, bragou berr, était porté avec des guêtres. La veste longue (à mi cuisse) se caractérisait déjà par sa coupe style Louis XV, par ses soufflets « Kornous » situés au bas des basques, par des revers de poche à 3 pointes et par l’absence de col. Le chapeau imposait par ses dimensions. À partir de 1870 environ, le costume est d'abord teint en noir, puis fabriqué dans un drap grenu noir.

 

 

 

Dans les années 1800-1840, la coiffe de Châteaulin est apparentée aux coiffes portées dans toute la vallée de l’Aulne. Ce n’est qu’à compter des années 1850 qu’elle prendra ses caractères spécifiques : une coiffe composée d’un fond, d’une visagière et d’ailes. Celles-ci sont relevées et épinglées sur le haut de la coiffe. Elles seront tenues par des pailles dès 1900. Les éléments de cette coiffe resteront les mêmes au fur et à mesure que les années passeront, les dimensions du fond et des ailes se réduisant.

 

Le col, pièce de coton puis de gaze ou de mousseline et enfin de tulle carré, suivra l’évolution de la coiffe. Jadis très ample recouvrant entièrement le cou, il ne sera plus dans les dernières années qu’une simple pièce d’ornement posé sur le haut du corsage.

 

Si au 18ème siècle, le costume composé d’un corsage, d’une jupe et d’un tablier à bavettes est de couleur, dès les années 1870, il sera noir en drap recouvert d’une bande de velours au bas de la jupe et des manches du corsage. Cette bande s’élargira en hauteur au fur et à mesure des années… et de la richesse de sa propriétaire.

 

Dès 1900, le gilet masculin est court et largement échancré sur la chemise cachée jusqu’alors. Il est agrémenté de velours plissé et de boutons de jais noir. Il est maintenu à la base par un turban de flanelle bleue. La veste est plus courte que précédemment (bas des reins) et est largement ouverte sur la poitrine. Elle est ornée de boutons de jais noir. Sa coupe, identique à celle du 19ème siècle, n’évoluera plus. Le pantalon à pont est uni ou rayé, gris ou noir. Le chapeau en peau ou en feutre, de couleur noire, a ses larges bords recouverts en partie de velours relevés sur les côtés. Le ruban de velours entourant la calotte est serré à l’arrière par une boucle de métal doré ou argenté.

 

 

La femme arbore pour les fêtes et les cérémonies, une cocarde entourant sa coiffe et formant sur le dessus de la tête une couronne de fleurettes et de plumes. Le corsage largement échancré sur la poitrine est recouvert d’une pièce rectangulaire de tissu et de velours appelée « croisé ». Cette pièce est recouverte de fleurs et de plumes pour les cérémonies. Les tabliers de soie ou de satin s’agrémentent de dentelle bordée de galon, voire de nœuds de ruban ou de motifs de passementerie. Le bas des manches du corsage appelé camisole peut être orné d’une double manchette.

 

A partir de la guerre 14-18, le costume masculin est de plus en plus délaissé au profit du costume citadin. Pour ceux qui continuent de porter le costume traditionnel, ils préfèrent porter le costume « à braguette ». Pour les femmes : la cocarde de fleurs disparaît ainsi que le croisé de plumes. Ce dernier est systématiquement en tissu et en velours noir ou à reflets bleu ou vert. Une seule manchette agrémente le bas des manches. La longueur de la jupe suit l’évolution de la mode citadine en se raccourcissant. La bande de velours qui la recouvrait a tendance à s’élargir. Sur les tabliers, les broderies à motifs floraux apparaissent. La broderie « Richelieu » est prisée par les plus riches et associée à des perlages.

 

Dans les années 1930, le costume de l’homme n’est plus porté que par les personnes âgées, en privilégiant le chapeau et le gilet porté sous une veste citadine. La femme continue de porter son costume mais le col est, le plus souvent, remplacé par une pélerine de laine, de velours ou de fourrure. La jupe est entièrement recouverte de velours chez les plus riches, ornées d’une ou de plusieurs bandes de perles de jais noir. La coiffe n’est plus aussi stricte. La fantaisie des bouclettes et du gonflant domine.

 

La femme pourra quitter d’un seul coup son costume traditionnel à l’occasion d’un voyage ou d’une circonstance particulière (mariage, guerre…).

 

Jusqu’aux années 1980-1990, dans la campagne, il était encore possible de voir quelques paysannes en coiffe et costume complet.

 

Fiche élaborée par Ghislaine Fur et Anne Kerhoas, cercle Alc'houederien Kastellin, en collaboration avec la confédération Kendalc'h.

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