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19e siècle

Vers un nouveau visage

Dans les années 1860, malgré quelques améliorations (construction du nouveau pont, aménagement récent des quais, construction de la gare d’Orléans…), Châteaulin ressemble toujours à un gros bourg. Elle ne dispose pas d’édifices importants et encore moins de halles. Les rues sont étroites et sales… La petite église de saint Idunet et celle de Notre-Dame sont en très mauvais état…

 

Mais à partir de 1865, une série de travaux va considérablement modifier le visage de Châteaulin, qui va prendre davantage les traits d’une ville digne de ce nom et digne d’une sous-préfecture.

 

La première des réalisations est la construction d’un marché couvert, à proximité de la place du marché.

 

Puis, on met un toit au marché au blé, si fréquenté à l’époque. Cette halle au blé a ensuite été intégrée lors de la construction du nouvel hôtel de ville.

 

Halle au blé vers 1903

L’église saint Idunet en très mauvais état fut reconstruite en 1869, dans le style néo-gothique sur les plans de l’architecte Bigot.

 

C’est à cette période que des établissements scolaires voient le jour. En 1867, une salle d’asile est construite au bout de la venelle de Kerstrat, ainsi que l’école saint Louis. Un an plus tard, un pensionnat pour jeunes filles, tenu par les Sœurs du Saint-Esprit, ouvre ses portes dans le quartier de la Plaine.

 

Le canal de Nantes à Brest : un rôle économique certain, mais de courte durée

Le canal de Nantes à Brest fut construit pour débloquer Brest par l’arrière pays… Commencés en 1810, les travaux s’achevèrent à Châteaulin par l’inauguration de l’écluse maritime de Guilly-Glas et du bassin à flot par Napoléon III et l’Impératrice Eugénie, en 1858.

 

Une économie basée sur l’activité ardoisière et l’agriculture

Sous le Second Empire, l’activité dominante de Châteaulin reste l’industrie ardoisière. Elle emploie une centaine de carriers dans les carrières de Lostang, du château, de la Grande Carrière… Mais cette situation ne va malheureusement pas durer. En effet, le canal de Nantes à Brest, qui dans un premier temps a permis à cette industrie de se développer, va lui porter préjudice, puisque l’extraction peut maintenant se faire beaucoup plus en amont, sur Lothey, Châteauneuf…

 

L’agriculture est le second grand employeur, mais la situation des journaliers est précaire, puisque le travail est saisonnier.

 

En ville, on trouve surtout de petits commerces : bouchers, boulangers, pharmaciens, cabaretiers… A ces derniers s’ajoutent les professions liées à la présence du tribunal d’instance : juges, avocats, avoués, greffiers… Ils constituent, avec les docteurs et quelques gros marchands, la bourgeoisie châteaulinoise.

 

L’arrivée du chemin de fer à Châteaulin

C’est en 1864 que s’effectue la construction de la ligne Nantes / Quimper / Landerneau par la Compagnie d’Orléans. C’est de cette période que date le viaduc de Kerlobret et la gare que l’on appelle la gare d’Orléans. Quelques années plus tard, elle est reliée avec la ligne du Réseau Breton, en provenance de Carhaix.

 

Le réseau breton

C’est dans le but de mettre fin à l’isolement du Centre-Bretagne, qui souffrait d’un manque évident de voies de communication, que fut décidée à la fin du 19ème siècle la construction d’un réseau de chemin de fer à voie étroite (voie d’un mètre de large). C’est la Compagnie de l’Ouest qui prit en charge les travaux qui s’étalèrent de 1886 à 1925, mais par convention du 5 mars 1886, elle en confia l’exploitation à la Société Générale des Chemins de Fer Economiques (S.E.). Ainsi naissait le Réseau Breton.

 

En août 1906, la ligne Carhaix / Châteaulin-ville est mise en service entre Pleyben et la gare de Châteaulin-ville. Mais le raccordement entre Châteaulin ville et la gare d’Orléans ne se fera qu’en 1907, après la construction du viaduc du centre ville, en 1906… La liaison entre les deux gares est inaugurée le 15 décembre 1907.

 

Le petit train servait au transport de passagers et de marchandises, notamment aux marchandises agricoles. Après la deuxième guerre mondiale, âge d’or de la production de plants de pommes de terre, un à trois trains quittaient Châteaulin tous les soirs, remplis de pommes de terre.

 

Dans les années 60, le dépeuplement des campagnes, le développement de la motorisation individuelle, sont deux des raisons de la dégradation financière du Réseau Breton… En septembre 1967, c’est la fermeture effective des lignes Carhaix / Châteaulin et Carhaix / Loudéac marquant la fin du Réseau Breton.

 

Le chemin de fer a ainsi permis le développement économique de la région. Outre la pomme de terre, on expédiait du blé, des bestiaux, de l’ardoise… et on importait houille et engrais marin.

 

Châteaulin, 3ème ville électrifiée de France

Châteaulin fut la 1ère ville électrifiée de l’Ouest et la 3ème de France après Bourganeuf dans la Creuse et Mende en Lozère. L’usine hydroélectrique fut construite sur la rive gauche du canal de Nantes à Brest, à Coatigrac’h, sur la commune de Saint-Coulitz par la « Société Châteaulinoise d’Eclairage Electrique » dont Messieurs Armand Chauvel, Armand Gassis et Gustave Benoist étaient administrateurs. L’usine alimentait 300 lampes, 35 lanternes publiques par un réseau d’une dizaine de kilomètres…

 

Le 20 mars 1887, l’usine électrique est inaugurée en grande pompe. 9 à 10 000 personnes auraient assisté à cette grande fête où de nombreuses distractions furent offertes : courses de chevaux sur les routes de Port-Launay et de Quimper, concert par la musique municipale, danses au biniou, allumage des lampes des abonnés, banquet à la halle au blé rassemblant 200 convives… La fête s’est terminée par un feu d’artifice.

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